Celui qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner (pv. Prussia)

Il était tard dans le manoir de Russia et une tempête de neige se déchainait à l’extérieur, cachée par les rideaux rouges de sang et de justice de celui-ci, en ayant soif et toujours soif... Ivan était assis dans son fauteuil, un bon livre à la main et pensant, pensant comme un Russe, de haine, d’amour, philosophie, cherchant à comprendre la vie, et toutes ces petites choses auxquelles la plupart des contrées ne se donnaient jamais la peine de penser... Il tourna la page de son bouquin et regarda derrière lui : ni Lituanie, ni Lettonie ou Estonie n’étaient là, c’était bien dommage, il aurait aimé s’amuser un peu, surtout avec le deuxième... Le Russe prit son signet, marqua avec attention sa page comme il avait marqué avec attention le territoire chinois et se leva poser le livre à sa place, dans sa bibliothèque. Celle-ci regorgeait de centaines et de centaines d’ouvrages, romans, recueils de poèmes et de dessins, bref de ce que l’on rêverait de posséder. Russia était fort et possédait beaucoup de choses : n’était-il pas le plus grand de ce monde? Comparativement à ce petit Prussia qui se prenait pour plus grand qu’il ne l’était vraiment... Un sourire narquois se glissa sur ses lèvres en repensant au petit albinos qui s’est pris pour un Dieu et est retombé bas, bas, bien bien bas... Il n’était pas si faible le petit, mais ce qu’il n’avait pas compris, c’était que tu pouvais être le plus gros poisson dans un étang, mais que l’un plus grand arrive... et te dévore. Puis tu es perdu.

Non, non, Russie n’était pas un simple imbécile à l’esprit manichéen et aux principes immuables et immoraux, traces et résidus du mal que l’on lui avait fait dans le passé, sinistres souvenirs. Il était plus qu’un petit sourire enfantin dont les autres pays craignaient à la première divergence de personnalité... Le slave reprit un autre livre et se dirigea vers son fauteuil préféré, celui dos à la fenêtre et au froid sibérien de son pays. Qu’il le méprisait, ô qu’il le haïssait! Ivan se versa alors une coupe de vodka et s’apprêtait à dévorer Tristan et Iseult, une vieille légende celtique. Livre sur les rapports entre l’amour et la haine, un livre, non une légende... déformée par le temps et remodelée par les traducteurs... Où était la vérité qu’il recherchait, lui Russie depuis tant d’années?

Alors qu’il eut à peine le temps de lire plus sur le roi Marc, la terre trembla légèrement, imperceptiblement. Pas encore, cela devenait soûlant à la longue... La froide contrée se releva et aperçut les Pays Baltes dans la cuisine souper une étrange soupe verte, brocoli par Estonie... Ils ne se soucieraient pas de lui. Russia alla déposer son livre sur son trône de conquérant et sa coupe de vodka sur sa table avant de se rediriger vers sa bibliothèque, cette pile de connaissances du genre humain et trouva le livre de J.K Rowling : Harry Potter et la Chambre des Secrets. Encore un coup de l’Anglais pour se frayer une place dans le domaine de la littérature... Russie dut l’admettre, cette place était méritée et ouvrirait de nouvelles portes au Britannique. Mais jamais aussi grande que les siennes... La bibliothèque se coulissa, laissant place à un escalier de bois mort, comme la toundra à l’extérieur et comme Ivan à l’intérieur. Passage secret, cachant un secret encore plus grand que celui-ci... Ivan descendit les marches une à une, sans tenir compte des branches et des minces os dont il ne restait plus que les diaphyses recouvrant le sol et les écrasant au passage. Il marcha, marcha et arriva plus loin, devant la seule cellule encore remplie. Oui, Russie cachait dans son manoir des cellules, était-ce réellement difficile à croire? Des cellules, des otages, des prisonniers de guerre qu’il ne tentait pas de bien traiter comme England, mais qui subissaient la famine, la faim, la soif, la peur et surtout l’inquiétude. Fin tortionnaire et bourreau de premier ordre, jamais Ivan ne s’en souciait, il aimait sentir cette haine et ce mal autour de lui, oderint, dum metuant. Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent. Ivan marchait lentement, chacun de ses pas soufflait des mots d’horreur alors qu’il passait devant des corps sans vie, sans nom, sans histoire... Les gens heureux n’ont pas d’histoire.. Il arriva enfin devant un homme aux cheveux blancs et aux yeux rouges, plus pathétique et plus lamentable qu’il ne l’avait jamais été :

- Prussia, Prussia, on ne t’a jamais appris à rester tranquille?

Dans une cellule perdue dans le froid sibérien vivait un jeune homme seul.... Ça faisait peut-être des années qu’il en était prisonnier, il n’en savait rien, il avait perdu la notion du temps, la vie passait devant lui sans qu’il puisse y faire quelque chose, on l’avait oublié, son nom, son histoire, ses amis, personne n’était venue le chercher depuis tout ce temps.. Mais tout cela n’avait que très peu d’importance à ses yeux en ce moment… Celui qui avait été un jour un des empires les plus craints de l’Europe n’était maintenant qu’un homme essayant désespérément de survire dans cet enfer qu’était la vie. S’attachant à la vie comme si elle était un simple fil si précieux mais si facile à briser… À quoi servait-il de vivre lorsque on avait plus aucun but dans la vie? lorsqu'on avait tout perdue? Lorsqu'il ne restait plus rien à attendre? Plus personne à qui s'attacher?

Regardant le plancher couverte d’égratignures, une larme coula sur la joue de l’ex-Nation…
En fait, NON je suis sincèrement désolé de vous avoir fait imaginer cette scène horrible ! Recapitulons, Rien ne s’est passé, absolument RIEN !!
**************

Cette journée, une tempête de neige particulièrement féroce s’abattait dehors brisant même un barreau de sa fenêtre tout en haut de sa petite cellule. Le mur de neige accoté à l’ouverture de fenêtre se déverssait ainsi lentement dans la cellule. Prussia pouvait déjà s’imaginer Russia, en haut qui était probablement en haut bien au chaud s’amusant à terroriser ses trois suiveurs ou à faire on ne sait trop quelle autre niaiserie pendant que lui gelait son cul en bas, mourrant de faim car n’oublions pas que Russia ne donnait que le strict minimum de portion de nourriture et quand je parle du strict minimum je pense même exagérer… Il faut vraiment que je trouve un moyen de m’échapper de cet enfer… Lentement l’homme amaigrit s’approcha de la fenêtre en conturnant la pile de neige au bas et essaya de replacer le barreau. Chose impossible à faire, la fenêtre était d’environ 2 mètre au dessus de sa tête (faite exprès pour empêcher toute tentative d’évasion) En tentant de monter le mur il avait fait tomber la tige de métal… causant ainsi un fracas qui pouvait surement s’entendre de l’étage du haut.. .. Merde !!! le Russe va surement venir voir ce qu’il se passe !!

Il pouvait déjà entendre les pas de son supérieur qu’il détestait tant, descendre les escaliers…
Contenant sa colère, Prussia se retourna pour voir le visage du nouvel arrivant. Ses yeux rouges plus perçants que jamais, se remplirent de haine (haine qu’il ne chercha pas à cacher) en croisant ceux de Russia.

- Prussia, Prussia, on ne t’a jamais appris à rester tranquille?
- Je te ferrai remarquer que le barreau de ma fenêtre s’est brisée ! Je gele de froid moi ici ! Tu pourrais au moins demander à un de tes chiens de poche de venir réparer ! Et tant qu’on y ait, j’ai faim !! Apporte moi de quoi manger !!

Il se retourna alors la tête vers la pile de neige déjà accumulée dans sa cellule. Mais alors qu’il fixait le mur de sa cellule, Prussia vit soudainement une faille bien cachée.. petite mais qui avec un bon coup pourrait bien s’ouvrir et en le défonçant un peu plus il pourrait y avoir une ouverture sur le couloir… Comment avait-il pas pu la voir plus tôt ??? Une idée vint alors dans la tête de la nation disparue… La tige de métal pourrait peut-être avoir son utilité finalement…

- Je te ferrai remarquer que le barreau de ma fenêtre s’est brisée ! Je gele de froid moi ici ! Tu pourrais au moins demander à un de tes chiens de poche de venir réparer ! Et tant qu’on y ait, j’ai faim !! Apporte moi de quoi manger !!

Russia resta de marbre et se contenta de fixer le faiblard d’un air désintéressé, comme s’il s’agissait d’un de ces objets que tu achetais à la brocante pour te rendre compte que c’était vraiment de la camelote et de la pacotille. Alors, tu les jetais. Mais Ivan lui, aimait collectionner. Et sa collection était gigantesque : collection de sentiments cachés derrière sa bibliothèque. Hommes ayant demandé pitié, certains rebellés, d’autres s’étant donné la mort, il avait vu une si grande quantité d’émotions que c’en était étonnant qu’il ne ressente presque rien. Juste un froid, une glace permanente, la Sibérie au fond de lui. En parlant de froid... le pays releva les yeux et regarda la fenêtre haute, à laquelle manquait un barreau et les rebaissa, regardant la neige au sol. Une hargne sans égale passa dans les yeux bleus de l’homme : il détestait la neige. Hargne qui se changea en yeux rieurs et quasi-rictus en un gros sourire :

- D’accord, je vais te réparer ta fenêtre! ^^ Mais elle est haute... *regarde haut dans les airs, comme un enfant* ESTONIE!!!!!

En deux temps, trois mouvements, le binoclard dévala les escaliers et tomba (fail). Il se releva rapidement, sans prendre la peine d’épousseter ses vêtements et accourut vers Russia. Ivan, sous ses airs d’enfant idiot, soupira de désespoir. Il garda toutefois son masque bien en place et sourit à l’autre homme avant de pointer d’un air plus troublé la fenêtre :

- Il y a un barreau qui s’est cassé dans la prison de Prussia-san. Tu peux le réparer?
- ... eto...
- S’IL TE PLAÎT!!!

Russie fit alors les beaux yeux de chien battu à l’autre pays. Soupirant, le Baltique rentra dans la cellule et effectua les réparations. Il regarda alors un peu le mur, mais voyant Russia l’observer attentivement, fit semblant de ne rien avoir remarqué et continua sa tâche. Mais dans la tête du Russe, tout avait été vu : la faille. Facile de la briser pour un homme de sa carrure et de s’enfuir. Il regarda Prussia dans les yeux d’un air sombre et reporta un air innocent sur son visage en s’adressant à son laquais.

- Merci! ^^ Tu peux me ramener une coupe de vodka et deux pirojkis?

Estonie hocha la tête et monta effectuer les ordres du pays, redescendit avec une bouteille de vodka et la nourriture demandée et remonta de nouveau. L’air enfantin de Russia redisparut et il alla s’asseoir dans un fauteuil rouge bourgogne, en face de la prison de l’ex-puissance. Il la regarda quelques instants et ouvrit ensuite sa bouteille d’alcool, s’en versant dans sa coupe et buvant une gorgée. Les deux pirojkis (petits pains fourrés) encore tout chauds sortis du four reposaient dans l’assiette, n’attendant qu’à être mangés. Mais le Russe n’en avait que faire de la nourriture : sa coupe remplie et des tournesols dans les vases suffisaient à le rendre heureux. Il déposa son verre et regarda de nouveau Prussia, parlant de nouveau de sa voix grave et mature, comparativement à celle de l’enfant de tout à l’heure :

- Comme tu peux le constater, j’ai ‘’kazhdyĭ durak.’’ (Everybody’s fool)

Russia regarda de nouveau Prussia, attendant la suite des évènements.

Désolé Prussia, manque d'inspi ><

Prussia continua de fixer le sol en pensant à son plan. Il était tellement absorbé qu’il entendit à pein la réponse de la nation Russe. Ce dernier avait appelé un nouvel homme et ce n’est qu’en entendant ses pas précipités de diriger rapidement vers le sous-sol, que Prussia daigna finalement de lever ses yeux pour regarder Estonie faire son travail. Prussia se mordie lorsqu’il vit qu’il était en train de replacer la tige de métal à sa place mais garda quand même son idée. Avec un peu de chance il serait quand même capable de décrocher la barreau de sa place après que les nouvels arrivants soient partis, au pire des cas il trouvera autre chose pour forcer la faille, cette tâche ne devrait pas être difficile pour un homme tel que lui qui a vaincu ciel et terre. Il contempla encore Estonie pour quelque secondes avant de retourner son regard vers l’homme qui l’avait appelé : Russia. Prussia connaissait à peine la nation baltique et se foutait bien des raisons qu’il avait de rester avec Russia mais ne pût s’empêcher de ressentir ne serait ce qu’une graine de pitié pour le pauvre...

Il plissa alors ses yeux sur ceux de Russia. Qu’avait-il réelement dans la tête ? Qu’y avait-il derrière ce poker-face qu’il semblait afficher 24 heures sur 24 ? Prussia n’était pas dupe et surtout pas pour cet air enfantin qu’affichait le Russe pour l’amadouer. Rien que de voir cet air innocent lui donnait le goût de vomir et ne fit qu’accentuer encore plus sa haine pour celui-ci. Comment l’homme qui a créé l’URSS, l’homme qui a le plus grand pays sur terre, l’homme qui a tant de pauvres nations sous son contrôle pouvait prétendre d’être pur et innocent et d’avoir une vie normale comme les autres alors que lui devait lutter pour sa survie ??

Mais le pire vint lorsque ce dernier s’assit confortablement sur son fauteuil avec sa nourriture dans les mains. Prussia n’avait certes, jamais apprécié la nourriture russe et préférait bien évidemment ses bonnes patates pilés avec ses wursts faits maison, mais là n’était pas le temps aux caprices du jeune homme. Cela faisait des semaines, qu’il n’avait pas mangé et la vue de la nourriture lui crevait les yeux. Sa gorge sèche lui faisait encore plus mal qu’avant.

- Comme tu peux le constater, j’ai ‘’kazhdyĭ durak.’’

Là Il en avait assez. Ce fût la goûte d’eau qui fit déborder le vase comme on dirait en bon français. L’empire Prusse s’avança brusquement vers Russia et aggripa solidement son col ce qui eut comme effet de faire bouger Russia de sa chaise. Ce prompt mouvement avait fait tombé son plat de nourriture ce qui fît fracasser son verre qui résonna dans toute la cave. Il planta alors ses yeux perçants dans celles du Russe voulant transmettre toute sa colère à celui-ci.

- Arrête de jouer la comédie ! Tu te penses peut-être ben fin avec ton ‘’pirorokujikus’’ et tes vases fleuris mais t’es pourri à l’intérieur ! J’en ai marre d’ici, MARRE je te dis ! Alors tu vas me libéré ou au moins me traiter comme un être humain doué de sentiments ou sinon je te pète la gueule !!!

Il prit alors de grandes inspirations pour reprendre son souffle et attendit la réponse de ce dernière en altérant rien de sa position et de son regard.

Russia sourit en prenant une petite gorgée de son alcool de sa petite coupe de cristal, une de ses plus belles. Il sentait la tension s’installer entre lui et l’ex-puissance, comme un élastique prêt à se briser... Mais il ne dit rien. Pourquoi dirait-t-il quelque chose? Lui était lui : ça ne servait à rien de parler, le silence voulait tout dire. Avec le slave, on se sentait vite mal à l’aise... lui possédait la capacité de rester en silence aussi longtemps que Japan, mais de faire sentir son ‘interlocuteur’ inconfortable. Mais Prussia, non... Non, Prussia était différent. C’était une ancienne puissance, datant du temps d’Holy Roman Empire lui-même, et s’étant brisée lors de la cuisante défaite de Germany durant la WW2... Ivan déposa son verre sur la table et alors, se sentit attrapé par le col. Réflexe, il se releva, mais en bougeant, fit basculer la petite table avec les pirojkis et la vodka dessus. La petite coupe à la si grande valeur monétaire se brisa en un millier d’éclats, ressemblant à un millier de larmes... Le bruit du verre sembla résonner dans tout le cachot.

- Arrête de jouer la comédie ! Tu te penses peut-être ben fin avec ton ‘’pirorokujikus’’ et tes vases fleuris mais t’es pourri à l’intérieur ! J’en ai marre d’ici, MARRE je te dis ! Alors tu vas me libéré ou au moins me traiter comme un être humain doué de sentiments ou sinon je te pète la gueule !!!
- ... la grande puissance ne supporte pas les plus petites tortures...

Le slave haussa les sourcils et remonta en haut dans la cuisine... Il commença à couper quelques légumes, essayant de préparer de son mieux quelques crudités pour Prussia... Après tout, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas mangé, non? Élan de gentillesse inattendue, mais venant de Russie, cela était tout à fait normal.

Reprenant encore son souffle, Prussia suivit Russia du regard lorsque celui-ci ferma la porte de sa cellule et monta les marches avec son acolyte derrière pour ensuite disparaître derrière la porte. Il retourna ensuite son attention vers le barreau qui venait d’être réparé et soupira. Comment allait-il réussir à le décrocher de là ? Il y avait déjà deux mètres infranchissables qui le séparaient de la fenêtre sans compter le mur lisse sur lequel il n’avait aucun moyen de s’accrocher pour y grimper. La tâche s’avérait tout simplement impossible à faire. La nation un peu déconfite, s’agenouilla par terre et fît quelques dessins dans la poussière avec son index. Il DEVAIT y avoir un moyen de sortir d’ici, il n’allait quand même pas rester ici toute sa vie !

Quelques heures passèrent, où Prussia continua de penser à son plan d’escapade, lorsque par hasard il trouvait finalement une solution… Un simple détail, inattention, omission, de la part de Russia aurait permit à Prussia de pouvoir s’évader de sa prison. Effectivement, il se trouvait non loin de sa cellule une fourchette qui avait tombé du plat du Russe lorsque ce dernier avait été ‘’attaqué’’ par Prussia. La chance semblait avoir enfin sourit à l’ex-Empire. Une fourchette ne valait certes, pas une tige de métal tel que le barreau de fenêtre, mais pouvait quand même s’avérer d’une très grande utilité lorsque on était pris dans une prison avec rien d'autre qu'une cuvette pour ch*er et d'une boîte-pouvant-ressembler-en-quelque-sorte-à-un-lit comme bien matériel . Le sourire aux lèvres, Prussia sortit son bras de sa cellule et avec quelques efforts pût mettre la main sur l’objet en question. Il se précipita alors doucement vers la faille et y donna des coups, augmentant d’intensité à chaque percussion. Après une heure le trou avait réussit à atteindre un diamètre d’environ 10 cm. Prussia recula alors jusqu’à l’autre extrémité de sa cellule et d’un bon se jeta carrément sur le mur avec son avant-bras placé en angle-droit, heurtant en plein fouet le trou qu’il avait creusé. L’effet fût immédiat une bonne partie du mur de la cellule s’était effondré provoquant un vacarme assourdissant qui s’était surement fait entendre par les oreilles du Russe. Mais Prussia n’y prêta que très peu d’attention, il était enfin libre !! Prenant ses jambes à son cou il dirige à une folle vitesse vers la porte de sortie. Il était munit d’une énergie tel qu’il n’en avait pas connu depuis le temps où il était encore un empire puissant. D’un coup puissant il fît défoncer la porte et ce trouva dehors en pleine neige. Entendant les pas de Russia se diriger rapidement vers les escaliers, Prussia s’enfuit un peu plus loin dans la forêt pour ne pas se faire retrouver. Il trouva refuge dans un creu entouré de quelques arbres et y passa la nuit dedans.

Le lendemain matin le vent souffla encore plus fort que la journée précédente. Prussia sortit alors de son trou et quitta la forêt pour se trouver dans un espace emplie de neige. Ouest… Je dois aller vers l’ouest pour retrouver mon frère… Mais où était l’est et où était l’ouest dans ce désert de neige ? Seul son instinct fraternel lui permit de pouvoir s’orienter vers l’ouest car bien sûr il n’oublierait jamais par où vivait son frère tant aimé… Il continua à marcher les genoux s’enfonçant à chaque pas dans la neige. Il avait froid, TRÈS froid car bien entendu comme il n’était qu’un simple prisonnier il n’était pas très bien habillé pour supporter le froid sibérien. Ses jambes commençaient à s’engourdir, tellement qu’il arrivait à peine à les sentir. Chaque pas devenait maintenant une lutte acharnée contre le vent et la neige. Le vent violant et féroce s’abattait sur son visage lui empêchant de distinguer le paysage devant lui. Après un certain laps de temps il n’arrivait même plus à respirer correctement. Il toussait abondamment et sentait ses forces le quitter peu à peu…

Abandonnant tout effort, il s’écroula impuissant dans la neige blanche. Il eut une dernière pensée pour son frère avant de finalement succomber dans le néant.

Il était là… Qu’un point perdu dans cette infinie blanche…

Qui allait venir l’aider ?

Après quelques carottes coupées, le Russe passa aux céleris, puis aux radis. Il les coupa finement et lorsqu’il daigna lever les yeux de ses légumes, aperçut les deux Baltes (Lettonie n’était pas là. Mystère?) derrière le cadre de porte, le regardant avec stupéfaction et étonnement. Ivan serra sa main sur son couteau, résistant à la tentation de le lancer en direction des idiots. Eux qui lui disaient d’être gentil envers les autres nations (du moins, Estonie), eux qui étaient tous surpris de le voir effectuer lui-même une tâche. Russie, malencontreusement, bougea dans sa colère le couteau et se coupa le bout du doigt. Il lâcha l’ustensile et eut comme réflexe de le porter à sa bouche, comme un enfant. Il ferma les yeux... Avait-t-il vraiment eu une enfance? Les seuls souvenirs heureux qui lui restaient étaient sa rencontre avec Lituanie et cette écharpe qu’il portait au cou... L’URSS. Mais maintenant, il était seul, seul au milieu d’un désert de blancheur immaculée, tellement froid, tellement glacé, où seulement la toundra poussait... La vie s’y évanouissait dès qu’elle essayait d’en sortir. Brrr... Le pays grelotta et croisa ses bras sur sa poitrine, comme pour se réchauffer... Pourquoi le monde était-t-il si froid, au sens propre comme au sens figuré, pourquoi les gens étaient-ils aussi fous, pourquoi les habitants de cette planète (cet enfer?) Terre se détruisaient-t-ils entre eux? Ivan ne cherchait habituellement pas à chercher le sens de cette existence, plus à la comprendre et ainsi, mieux la vivre... Russie sortit de la cuisine avec son assiette de légumes, passa devant les Baltiques et retourna dans son fauteuil continuer la légende celtique de Tristan et Iseult... L’homme rentra alors dans un nouvel univers et retourna quelques siècles en arrière, admirant le courage du preux Tristan, se dévouant corps et âme pour sa douce.. Russia soupira en tournant la page... Un amour aussi fort ne pouvait exister, ceci n’était rien d’autre qu’une histoire à l’eau de rose un peu trop parfumé, le genre de torchon que lirait France avec sa coupe de vin. Alors que le slave se dirigea vers sa bibliothèque se chercher un autre bouquin russe, de la poésie cette fois. Sergueï Essenine, vous connaissez? Petit cours rapide de littérature : Sergueï était un poète assez disturbed, excusez-moi l’anglicisme. Magnifique vie sociale bien remplie, jeune homme bien entouré, cela ne l’a pas empêché de tomber en dépression. Abruti par l’alcool, mais quand il écrivait, il était sobre... Il s’est pendu à un tuyau à l’âge de trente ans et a laissé un poème d’adieu écrit avec son sang:

До свиданья, друг мой, до свиданья.
Милый мой, ты у меня в груди.
Предназначенное расставанье
Обещает встречу впереди.
До свиданья, друг мой, без руки, без слова,
Не грусти и не печаль бровей,-
В этой жизни умирать не ново,
Но и жить, конечно, не новей.

Enfin, rien n’était sûr en ce bas-monde : tout n’est que suppositions... Russia se souvint tristement de cette mort et c’est alors qu’il entendit un énorme fracas. Le cachot! Ivan ferma le livre et le rangea, avant d’ouvrir son passage secret (watch out) et descendit les escaliers quatre à quatre, courant en direction de la cellule de Prussia. Vide, avec comme seul changement un trou béant dans le mur. Mais merde, mais quel abruti! Russia donna un coup de poing dans le mur. Ce type-là, ce machin-là qu’on appelait autrefois l’Empire Prusse était trop affaibli pour survivre à cette température! Russie fit un pas pour aller le chercher, mais se ravisa. S’il mourrait l’albinos, tant mieux. LUI, il avait de la poésie à lire et des Baltes à effrayer.

***

Le lendemain matin, une tempête encore plus dévastatrice, force destructrice de Mère Nature, Déesse Mère, souffla sur la terre russe. Le pays, mangeant son yaourt un peu distraitement, ne put détourner les yeux de celle-ci. But un peu de thé et reposa un peu plus durement sa tasse sur la table. Sérieusement, cet idiot avait vraiment choisi SON jour pour s’enfuir. Depuis combien de siècles avait-il été emprisonné, pourquoi avoir choisi CE jour pour rester dehors? Frustré, à la fois contre lui-même et contre Prussia, Ivan se leva et resserra bien son écharpe avant de sortir dehors : brrr. Il ne s’y habituerait donc jamais? Il marcha, ses pas crissant sous la neige et leva les yeux vers le ciel gris. Un flocon tournoya avant de lui tomber sur le bout du nez. Tout petit, tout froid, tout gelé, tout beau... Le pays continua son avancée et vit alors un point noir dans la blancheur. Il s’avança prudemment, croyant à un animal mort, mais c’était Prussia. Russia le regarda quelques instants et toucha du doigt la joue de l’ex-empire : froide et gelée. Russia s’assura qu’il n’y avait personne aux alentours et prit Gilbert sur son épaule : affamé et épuisé, il ne pesait plus bien lourd. Il se dirigea ensuite en direction de la maison et ré-amena l’empire dans sa cellule. Ivan le laissa couché sur son lit et laissa même la porte ouverte. Après tout, après cette expérience, il ne s’enfuirait pas, non? Le pays le regarda quelques instants et remonta chercher les crudités et redescendit. Il posa les légumes sur sa table, s’assit dans son fauteuil et se reversa un fond de vodka : rien ne valait ces moments.

- Sérieusement, quel imbécile... murmura-t-il pour lui-même.

Prussia se releva tranquillement, il était dans un monde tout blanc… incolore, vide… Il baissa la tête pour voir ses vêtements : ils étaient eux aussi blancs, sauf une seule exception et c’était la croix qu’il portait au cou, celle dont seuls lui et Germany avait en leur possession. Il la serra dans sa main, ferma les yeux et expira longuement… Était-ce vraiment cela qu’il y avait au-delà de la mort ? L’empire Prusse avait cru mourir bien plus d’une fois au cours de sa vie… Après avoir été rayé de la carte à la fin de la deuxième guerre mondiale, le prussien croyait être fini, mort, mais cette idée s’avéra être fausse puisque peu de temps après, Russia, le chef de l’union soviétique, le garda prisonnier dans une cellule coupé du reste du monde mais surtout, coupé de son frère… Honnêtement, Gilbert aurait préféré mourir que de subir tous ces souffrances mais il n’avait hélas pas le choix… La vie injuste comme elle est, avait décidé de le torturer encore plus longtemps. Mais là c’était autre chose, il devait surement être mort, il n’y avait pas d’autre choix. Il était enfin à nouveau libre !

Prussia regarda autour de lui et soupira. C’était bien beau être à nouveau libre mais il ne pouvait pas vivre éternellement isolé dans cet endroit lugubre… Tout être humain aurait viré fou à la longue. Il devait surement avoir un moyen de sortir d’ici. Il marcha un peu mais le décor ne changea pas, il courra un peu mais le décor resta identique : blanc et sans vie. Il continua de courrir et commença soudainement à voir une silhouette au loin, petite mais percevable à l’œil. Prussia courrait maintenant à une vitesse folle, il avait finalement trouvé quelqu’un d’autre dans cet enfer, autant mieux en profiter ! Il distinguait mieux la forme à présent, elle avait les cheveux blonds… les yeux bleus … une croix au cou et… NON ! Ce n’était pas possible ! C’était bel et bien Germany !

Arrivé à deux mettre devant lui, Prussia s’arrêta pour reprendre son souffle. Il regarda son frère… c’était une version chibi de Germany qui se trouvait devant lui. Le premier réflexe qui lui vint en tant que grand frère était le serrer dans ses bras, chose qu’il fit avec bonheur ! Combien de temps faisait-il qu’il ne l’avait plus revu ? Des années ? Des décennies ? Prussia avait arrêté de les compter. Le seul fait de sentir cette présence si chère à son cœur près de lui, lui fit avoir les larmes aux yeux.

- Weest !! c’est toi ???!!! Tu m’as tellement manqué !!
- G-g-grand – frère… lâche moi t-t-u es entrain… d-de m’étouffer

Il lâcha alors son frère et le déposa par terre. Gilbert avait sentit quelque chose d’étrange en le serrant mais il n’y porta pas attention. Il était bien trop heureux d’avoir enfin revu son frère ! Il s’essuya alors les yeux et continua :

- West... Je suis si heureux de te revoir, j'ai tellement espéré qu'on se revoit un jour!!!

Le chibi se contenta de sourire et le fixa.

- Viens West, retournons chez nous…

Le chibi ne repondit pas à son frère et continua de le fixer.

- W-west ?
- Non grand-frère.

À ces mots, Prussia ressentit une vive douleur à sa poitrine.

- Que viens tu de dire West ?
- Je ne partirai pas avec toi grand-frère.
- Et pourquoi donc ?
- Je n’ai plus besoin de toi grand-frère.

Prussia resta bouche-bée. Des versions chibi d’Italy et Japan venait d’apparaître à côté de chibi!germany.

- Tu vois grand frère ! J’ai des amis maintenant ! Je n’ai plus besoin de vivre avec toi !!
- Mais que dis tu ?? Tu ne m’aimes plus c’est ça ?

Le chibi ria de bon cœur et arracha le colier avec la croix de son cou. Il envoya la chaîne brisée par terre, près des pieds de Prussia et s’adressa ensuite à ses amis : On y va ?

- D’accord !

Les 3 nations chibi tournèrent leur dos à Prussia et commençèrent à marcher. Le prussien était encore sous le choc. Ce ne pouvait pas être possible… Son frère l’avait abandonné ? Il n’avait plus besoin de lui ? Il ne l’aimait plus ??

- WEEEEEEEEEEEEST !!!!
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La première chose que vit Prussia en se réveillant était le plafond gris... gris comme sa cellule… attendez une minute ! N’était-il pas dans le monde blanc et vide avec son frère il y a quelques instants ?? En y repensant Gilbert en conclue que cela avait probablement dût être un rêve … ou son pire cauchemar pour être plus exact. L’ex-nation eut un nœud au cœur en se remémorant des images qu’il venait de voir. Son frère ne pouvait pas être aussi cruelle, c’était tout bonnement impossible ! Le prussien porta alors sa main en haut de sa poitrine et toucha à son cou… Sa crois était toujours là, bien chaude… Ça lui réchauffa le cœur un peu. Mais il y avait encore quelque chose qui clochait… La dernière chose que Prussia se souvenait d’avoir vécu avant cette désastreuse vision était de s’effondrer doucement dans la blancheur de la neige perdant ensuite connaissance... Alors, que faisait-il maintenant dans sa cellule à l’abri de la tempête ?? Qui l’avait emmené ici ?? Qui l’avait posé dans ce lit et lui avait apporté des couvertures?? Mais surtout… Qui était venu le sauver ??? Il se leva alors doucement et toussota un peu. Le froid intense l’avait affaiblie de nouveau. Après s’être calmé un peu il tourna sa tête et vit le russe assit confortablement, entrain de couper des légumes… Tsé, ce bon vieux russe qui l’avait emprisonné dans une vielle cave pendant toutes ces années.. eh bien c’était lui ! Comme instinct, Prussia aurait eu le reflèxe de lui sauter à la gorge et de l’étrangler mais il se ravisa. Russia était tout de même en bien meilleur état que lui et il se trouvait armé d’un couteau et d'une bouteille de vodka... Mauvaise idée ! De plus, ce dernier avait quand même prit la peine de le sauver de la tempête et de la mort… Il devait lui en être un peu reconnaissant. Il le regarda alors longuement dans les yeux et prit la parole

- Pourquoi es-tu venu me sauver ? Tu aurrais très bien pût me laisser mourir là-bas au froid, je suis, après tout, rendu qu’un déchet de la société, mon nom ne figure même plus sur la carte et je commence à être effacé de la mémoire des gens. Alors… pourquoi tiens-tu à ce que je reste en vie…?....

Pour une fois, Prussia était sincère. Il disait les vraies paroles, ceux de son cœur. Chose rare pour le prussien. Mais cette fois-ci, il tenait vraiment à connaître les pensées du russe et il ferait tout pour.

Russia regarda Prussia dormir quelques instants et lorsqu'il fut totalement sûr qu'il était endormi, alla déposer sur l'empire des couvertures de laine bien chaudes, ces châles que l'on se passait autour des épaules durant les plus effroyables tempêtes, bien au chaud et confortables dans sa maisonnée avec sa famille... si on en avait une famille. Ivan ne resta pas longtemps sur cette mauvaise pensée et remonta la douillette un peu sous le menton de Gilbert. Il le regarda ensuite quelques instants et se perdit dans sa contemplation... Ces yeux rouges comme le sang fermés sur cet horrible monde, cette peau pâle comme la neige la plus pure, ces traits habituellement si... énervants pour rester poli détendus, Gilbert avait l'air si fragile, si vulnérable... Russia caressa la joue de l'empire doucement, la frôla à peine et dès qu'il se rendit compte de ce qu'il faisait, la retira précipitamment, un peu comme le réflexe de toucher quelque chose de brûlant. Voyant Gilbert qui semblait se réveiller petit à petit, le Russe sortit rapidement de la cellule et retourna à son trône, couper les légumes, comme si de rien n'était. Feigna l'indifférence quand Prussia se réveilla.

- Guten Morgen.

Russia n'avait pas fermé la porte de la prison. Il avait quasiment pitié du prisonnier, le laisser respirer, ça pouvait pas être si pire pour une heure ou deux... Et il lui faisait confiance... pour l'instant.

- Pourquoi es-tu venu me sauver ? Tu aurrais très bien pût me laisser mourir là-bas au froid, je suis, après tout, rendu qu’un déchet de la société, mon nom ne figure même plus sur la carte et je commence à être effacé de la mémoire des gens. Alors… pourquoi tiens-tu à ce que je reste en vie…?....
- *hausse les sourcils* Un peu plus et on croirait entendre cet idiot d'America.

Ivan soupira:

- Soit. Parce que je... ne veux pas être seul. Je ne veux plus être seul.

Ma chère URSS...

- Maintenant, tais-toi et mange.

Russia alla lui donner une belle assiette de légumes. Tout pour éviter les questions de Prussia, qui se faisaient de plus en plus personnelles...

- Soit. Parce que je... ne veux pas être seul. Je ne veux plus être seul.

- Maintenant, tais-toi et mange.

Gilbert eut ne serait-ce qu’une petite pincée de compassion pour Ivan. Alors, lui aussi connait le sentiment de solitude, de renfermement sur soi et d’isolation… Jusqu’alors Prussia pensait être le seul à avoir vraiment vécu ce genre de situation. Effectivement, ce dernier a passé la majorité de sa vie à voir ses pays voisins créer des alliances et des amitiés entre eux alors que lui restait toujours seul, oublié... Quoiqu’au début, ça ne le dérangeait pas trop car comme le disait si bien mirabeau : «La Prusse n’est pas un État qui possède une armée, c’est une armée qui a conquis une nation.» Un empire aussi puissant n’avait donc aucunement besoin de s’allier avec quelqu’un ! Mais… qu’était-il devenu aujourd’hui… ? IIl ne lui restait que Stalingrad Oblast et encore là c’est Russia qui l’avait sous sa tutelle en lui faisant subir des atrocités dans une prison…

Prussia soupira et se retourna quelques instants. Il remarqua qu’il se retrouvait entouré de couvercles. Russia avait donc prit le soin de le recouvrir, une geste assez rare de la part du russe démontrant une certaine affection. La dite nation devait surement cacher quelque chose… Pourquoi devenait-il il soigneux et gentil tout d’un coup ? Qu’es-ce que cela voulait dire ? Prussia voulait le comprendre. Il plissa les yeux et demanda d’une voix un peu plus calme cette fois-ci :

-Russia… pourquoi es-tu si gentil tout d’un coup ? Dis-moi la vérité pour une fois.

La vérité… C’est ce que Prussia voulait savoir. La vérité et seulement la vérité.

(gomene c'est court ._.)

Ivan avait finalement réussi à détourner la question d’une manière assez maladroite : dire en ne disant rien. Vous savez? Le meilleur des menteurs est celui qui ne ment pas : il dit une partie de la vérité, mais jamais toute la vérité. Il peut déformer le reste ou soit, complètement oublier de vous le présenter. Notre cher ami en faisait partie. Il n’avait cependant jamais eu l’occasion de dénigrer la vérité aussi longtemps dans des situations aux si hauts taux de complexité... Jamais personne ne se souciait de ce qu’il représentait, de ce qu’il était, aux yeux de tous, il était la froide et dure Russie au cœur de pierre, aux mains ensanglantées. Il revoyait déjà les images passées de Mongolia, le saignant à blanc. Il en ressentait presque la douleur, tellement le souvenir était ancré fort dans son cœur brisé et rafistolé, ses souvenirs blessés. Mais non, avec Prussia, c’était différent, avec lui c’est comme s’il existait pour de vrai. Il était autre chose que le bien redouté tsar conquérant. Ivan se retourna et observa la puissance quelques temps. Elle ne l’énervait pas, plus devrait-il dire, il avait l’impression d’être plus proche d’elle pour une raison que lui-même ne pourrait expliquer. Comment serait-ce possible, lui éprouver cela, surtout envers la Prusse? Il la détestait, il la haïssait! Alors que Russia était en proie à un vil combat opposant sa tête et son cœur, la raison aux sentiments qu’il pensait ne plus avoir, Prussia parla, d’une voix presque douce.

- Russia… pourquoi es-tu si gentil tout d’un coup ? Dis-moi la vérité pour une fois.

Le moscovite n’arriva pas à en croire ses yeux, ou plutôt ses oreilles : Prussia, l’énervant petit insolant frustrant toujours Austria, se faisant battre par Hungary, ayant enseigné à son petit frère les bienfaits de la bière, avoir posé cette question! Mais au fond de lui, il y avait un nouveau sentiment qu’il ne connaissait pas encore bien, il ne saurait lui donner de nom. Russia regarda de ses yeux violets Prussia et descendit les escaliers comme un automate, sans prendre attention au monde qui l’entourait. Il n’y avait que lui et Gilbert, il n’y avait que lui et... La nation entra dans la prison de l’Empire et sans dire un mot, lui prit la main et l’emmena à l’étage. Quel était ce déclic qui s’était fait dans son esprit à ce moment-là? Quels étaient ces sentiments? Certes, il était commun pour notre cher ami de virer du bonheur à la tristesse, de la peine à la joie, du bien au mal le plus profond : il était bipolaire, il a été trop brisé. Il était cependant beaucoup plus qu’une âme en mal de vivre, il était un conquérant, fort et puissant, et quoique qu’on puisse en penser, il tenait à ces amis... Peut-être est-ce un mélange de tout ceci qui l’avait poussé à emmener l’Allemand en haut, près de la cheminée et lui recouvrir les épaules d’une couverture de laine, alors qu’à peine quelques secondes plus tôt, il se moquait de lui dans sa sombre prison. Ivan n’était rien d’autre qu’un enfant aimant la nouvelle compagnie, un enfant qui n’a pas su grandir. En ce moment, cependant, il connaissait des émotions d’adulte, il était un homme. Le Russe alla près de la fenêtre et regarda au dehors : la tempête s’était apaisée.

- Je ne sais pas...

En fait, Russia le savait très bien. Derrière ces airs de tomboy niaiseux et des traits aussi énervants, donnant presque le goût de se tirer les cheveux et de se pendre suite à la vue de cette horreur, se cachait une gentillesse et une beauté extrêmement profonde, une presque... pureté. Gilbert était noble et beau, à l’intérieur... comme à l’extérieur. Ivan n’aurait jamais cru apprécier un jour les cheveux blancs et les yeux rouges de l’autre nation, mais aujourd’hui était un jour nouveau, peut-être bien. D’étranges liens l’unissaient au Germain, il était à court de mots... Bien que la coutume stipule Lait Chaud quand il fait froid dehors, Russia alla dans son réfrigérateur chercher de l’alcool. Eh quoi? Ils étaient des adultes! Il revint avec une bière, lui rappelant Staline et la Conférence de Yalta, et alla la donner à Prussia. En soi, le spectacle était cocasse : le jeune homme près du feu, couvertures sur les épaules, bouteille de bière devant la cheminée. Il pourrait presque en rire... si le spectacle n’était pas aussi beau. La nation rougit, mais wooh! à cause du feu. Russia utilisa sa main comme un éventail quelques temps et ensuite, alla s’asseoir près de Gilbert, le regardant profondément et posant la question lui brûlant les lèvres depuis plusieurs années... en fait, plusieurs minutes.

- Me pardonnes-tu pour toutes ces années de prison..?

Loin des tiens, loin de ta famille, durant lesquelles je t’ai torturé à feu et à sang, où tes larmes ont trop coulé et t’ont empêché de voir ton petit frère... Ivan aurait pu rajouter tous ces mots, mais jugea qu’il était déjà suffisamment dans l’eau bouillante ainsi. Mais il devait le dire, le lui expliquer, même si Prussia le détesterait plus que maintenant... Et Ivan ne voulait pas vraiment que ça arrive... Il avoua le tout :

- Parce que moi tu sais... j’essayais juste de te protéger des guerres et du mal du monde extérieur...

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